Pour une ouverture en beauté du festival International de Musique de chambre de Syros, découvrez toute la richesse et la volupté du duo de pianos.
Le concert débutera avec la sonate pour deux pianos de Mozart, compositeur qui clôturera également le festival.
Pour continuer deux grandes œuvres romantiques, les Variations sur un thème de Haydn de Brahms, et la première Suite de Rachmaninov qu’il compose à l’âge de 20 ans seulement. Cette œuvre se termine par une volée de cloches évoquant les fêtes de Pâques.
Avec Adam Laloum, nous serons les artisans de cette soirée d’ouverture.
La Sonate pour deux pianos en ré majeur, K. 448 (375a), est une œuvre composée en 1781, alors que Wolfgang Amadeus Mozart avait 25 ans. Elle est écrite sous la forme d'une sonate-allegro, en trois mouvements. La sonate a été composée pour une représentation qu'il devait donner avec sa collègue pianiste Josepha Auernhammer[1] Mozart l'a composée dans le style galant, avec des mélodies imbriquées les unes dans les autres et des cadences simultanées. C'est l'une de ses rares compositions écrites pour deux pianos.
Se méprenant sur la commande, Benjamin Britten composa non une œuvre pour piano solo mais une Mazurka elegiaca pour deux pianos, qu’il fallut donc publier à part. Il y appréhende la mélancolie propre à tant de mazurkas chopiniennes, saluant ainsi le grand interprète de Chopin qu’avait été Paderewski.
extrait des notes rédigées par Joseph A Herter © 2011
Les Variations sur un thème de Haydn, op. 56 (allemand : Variationen über ein Thema von Haydn) est une œuvre orchestrale en variations de Johannes Brahms, composée pendant l'été 1873. Cette œuvre est constituée d'un thème en si bémol majeur, de huit variations et d'un finale.
Le thème est extrait du choral Saint-Antoine de la Feldpartie en si bémol majeur, Hob. II/46 de Joseph Haydn. Brahms a écrit huit variations sur ce thème, plus un final. Le finale est une passacaille magnifique, dont le point culminant, une reformulation du choral, est un moment d'une grande transcendance, au point que Brahms, habituellement austère, se permet l'utilisation d'un triangle.
Deux versions existent : une version pour deux pianos, celle que Brahms a écrite en premier (mais désignée Op. 56b), et une version pour orchestre, dénommée op. 56a.
La Suite pour deux pianos no 1, op. 5 a été écrite par Sergueï Rachmaninov à l'âge de 20 ans en été 1893. Dédiée à Piotr Ilitch Tchaïkovski, elle est la première de deux suites composées pour deux pianos. Chacun d'entre eux est précédé par une citation d'un poète, mis ainsi en exergue : Mikhaïl Lermontov, Lord Byron, Fiodor Tiouttchev et Khomiakov.
La barcarolle est directement inspirée de celle de Frédéric Chopin. Traduction du « Chant de la gondole » de Lermontov figurant en tête du mouvement :
Ô fraîche vague du soir,
Clapote doucement sous les rames de la gondole !
... de nouveau ce chant et de nouveau le son de la guitare !
... on entendait au loin, tantôt mélancoliques, tantôt joyeux,
les accents de la vieille barcarolle :
"La gondole glisse sur les ondes et l'amour fait s'envoler le temps ;
Les flots de nouveau s'apaisent et la passion ne connaîtra plus de flambée".
Le second mouvement, intitulé La nuit... L'amour, évoque le rossignol dans la poésie de Lord Byron :
C'est l'heure où parvient des ramures
La note aiguë du rossignol ;
C'est l'heure où des serments d'amoureux
Semblent résonner mélodieusement dans chaque mot murmuré,
Et les douces brises et les sources proches
Font de la musique à l'oreille solitaire.
Le troisième mouvement est un largo, sous titré Larmes. Traduction du poème de Tioutchev figurant en exergue :
Larmes humaines, ô larmes humaines !
Vous coulez tôt et tard —
Vous coulez inconnues, vous coulez inaperçues,
Intarissables, innombrables,
Vous coulez comme des torrents de pluie
Dans les ténèbres d'une nuit d'automne.
Le dernier mouvement, Pâques, est d'une réelle virtuosité, imitant les cloches sonnant à toute volée. Traduction du poème de Khomiakov placé en tête :
Le puissant carillon retentissait sur la terre entière
Et l'air tout entier, gémissant, frémissait et frissonnait.
Des accents éclatants, mélodieux et argentins,
Propageaient la nouvelle du saint triomphe.